Au début des années 1990, alors que des entreprises telles qu'IBM et Seagate en étaient aux premiers stades du développement de disques durs basés sur la GMR, les États-Unis et le Canada ont utilisé des faisceaux de neutrons pour parvenir à une compréhension fondamentale des principes de la GMR. Ces connaissances scientifiques ont permis de très importants progrès technologiques, ce qui a permis de réduire considérablement le coût de la mémoire des ordinateurs. En 2024, le Research Triangle Institute (RTI) a calculé que les bénéfices pour les consommateurs américains résultant de la baisse des coûts de la mémoire informatique entre 1998 et 2005 s'élevait à une valeur actuelle de 114 milliards de dollars, sans tenir compte des autres avantages liés à l'utilisation généralisée de ces ordinateurs dans l'économie.
Les contributions du Canada comprenaient des mesures de faisceaux de neutrons, effectuées au réacteur NRU des laboratoires de Chalk River. Leur objectif était de caractériser l'effet de la GMR dans divers matériaux envisagés pour les disques durs. Un doctorant qui avait travaillé sur ces mesures a été recruté par Seagate après avoir obtenu son diplôme, apportant à l'entreprise son expertise alors que le premier disque dur GMR commercial de Seagate en était encore au stade du développement.
Sans les expériences utilisant des faisceaux de neutrons dans les sources de neutrons américaines et canadiennes, la recherche sur les disques durs GMR commerciaux aurait été beaucoup plus longue. Le RTI a calculé l'impact économique de la recherche sur les neutrons, en partant de l'hypothèse qu'elle ne faisait gagner que deux ans à la commercialisation des disques durs (10 milliards de dollars). En ramenant l'impact à l'échelle de l'économie canadienne, la valeur pour le Canada s'élève à environ 800 millions de dollars, soit autant que l'ensemble des investissements du Canada dans les laboratoires de faisceaux de neutrons sur une période de 70 ans (une somme estimée à 750 millions de dollars).