Lorsqu’une explosion de gaz se produit dans une maison, l’analyse des preuves et de la chaîne des événements ayant conduit à l’incident peut être essentielle à la résolution d’un litige. Si le fournisseur est reconnu responsable, les parties lésées peuvent recevoir des centaines de milliers, voire des millions de dollars.
Une compagnie de gaz naturel basée dans l’ouest du Canada a dû faire face à une poursuite judiciaire après qu’un incendie provoqué par une explosion de gaz naturel a détruit une maison et endommagé deux autres, faisant un mort et un blessé. Un tuyau de gaz en acier d’un diamètre de trois quarts de pouce (1,9 cm), vieux de 50 ans, a été trouvé corrodé et fracturé au niveau d’un coude à l’endroit où il traversait la fondation en béton. La fracture a-t-elle été la cause ou un effet de l’explosion? Comment le savoir?
Pour effectuer une analyse, l’entreprise a fait appel à une société d’ingénierie médico-légale qui, à son tour, a demandé au Centre canadien de faisceaux de neutrons d’effectuer des mesures de déformation résiduelle. Les déformations au point de rupture se sont avérées « compressives » par rapport à un tuyau comparable, ce qui signifie que le tuyau devait normalement résister à la fissuration. Pourtant, une fosse de corrosion a montré des signes de fissuration par corrosion sous contrainte, ce qui est un type de fissure à croissance lente. Ces facteurs constituent une preuve solide que le tuyau a probablement été soumis à une tension au cours de son utilisation et que la rupture n’est pas due à une défaillance. Lorsque la firme d’ingénierie a intégré les données de déformation du CNBC dans les modèles informatiques de rupture des tuyaux, cette hypothèse a été confirmée, éliminant ainsi un scénario dans lequel la rupture du tuyau avait provoqué l’incendie.
Bien que les parties prenantes ne soient pas parvenues à un consensus final sur la cause première de l’accident, les éléments de preuve provenant de diverses sources, y compris les données du CNBC, se sont révélés indispensables déterminer la probabilité que la conduite de gaz soit la cause ou l’effet de l’accident. Fortes de ces connaissances, les parties prenantes ont ensuite conclu un accord à l’amiable.
Cet article de recherche a été republié avec l’autorisation de l’Institut canadien de diffusion des neutrons.